Le coucher devient un cauchemar, vous terminez vos soirées épuisés après des heures passées assis par terre devant le canapé où votre enfant a décidé de dormir? Il n’y a pas de fatalité, juste une discipline à établir, de bonnes habitudes à prendre.
A la naissance, l’horloge interne de votre bébé n’est pas réglée. Bonne nouvelle, c’est en grande partie à vous qu’il revient d’apprendre à votre bambin la différence entre le jour et la nuit. Et c’est surtout à vous qu’incombe la délicate tâche de poser des règles.
Mais voilà, une constatation s’impose : votre enfant ne dort pas. Il refuse d’aller au lit, vous fait tourner en bourrique en exigeant de dormir sur le canapé ou, pire, avec vous. Pour être honnêtes, nous sommes passés par là. Et nous en sommes sortis. Comme quoi c’est possible. Alors avant de vous écharper entre mari et femme, asseyez-vous, posez-vous. Et dites-vous que c’est possible de passer une soirée qui ne ressemble pas à une scène de guerre.
Horloge biologique
Jusqu’à 3 mois, bébé est un gros dormeur qui alterne entre phases de sommeil calmes et agitées. Après 3 mois ses nuits vont s’allonger progressivement. Plus il va grandir, plus les siestes vont se réduire au profit de la nuit. Jusqu’à 3 ans, il conservera une sieste après le repas du midi. Ou pas ! Nos deux enfants ont cessé toute sieste à 2 ans ! Votre rôle de parent va être d’apprendre à bébé la différence entre le jour et la nuit. Pour régler son horloge, il est primordial que les phases de sommeil diurnes ne soient pas faites dans le noir ! Laissez les volets ouverts, bébé dormira, ce n’est pas assurer son confort que de le plonger dans l’obscurité.
Le dernier coucher, après la dernière tété du soir ou de dernier biberon, s’effectue lui dans le noir, volets fermés. Même si l’été le soleil pointe son nez, il est alors bénéfique de plonger bébé dans l’obscurité.
Emmaillotage : mode ou solution efficace ?
Une des causes du réveil de bébé, c’est le réflexe de Moro. Pour résumer simplement, l’enfant a une sensation de chute et projette ses bras au-dessus de sa tête. Ce qui a pour conséquence de le réveiller. Dans le ventre de sa mère, surtout à la fin de la grossesse quand il « occupe tout l’espace », votre petiot est roulé en boule avec une sensation de contact de chaque côté. Seul dans son lit, il lui semble flotter dans un espace trop grand. Du coup, l’emmaillotage rétablit cette sensation et surtout bloque les bras le long du corps, ce qui l’empêche de se réveiller. Simple mode bobo ? Lubie d’amateurs du retour à des modes dépassées ? Nous avons emmailloté nos deux enfants, ils ont fait leur nuit dès 1 mois, 1 mois et demi. Nous avons prêté notre Couverture miracle (Red Castle) à plusieurs amis et tous ont confirmé : bébé allonge son temps de sommeil sans réveil.
Nous n’avons pas d’action dans ce genre de matériel, mais testez, ça vaut le coup. Dites-vous que si les « anciens » le faisaient, c’est qu’il y avait une raison. Mais attention : on n’emmaillote que la nuit et pas à la sieste. Cela va aider à la distinction entre le jour et la nuit. Et surtout, après 3 mois, il convient d’abandonner cette technique.
Imposez une heure fixe
Le coucher du soir doit s’accomplir avec une régularité qui aide bébé à régler son horloge biologique. Vous le calez sur la dernière tété et surtout vous recherchez les signes qui ne trompent pas : baisse d’activité, yeux qui se ferment, bâillements, frottements des yeux. Un bébé fatigué peut être aussi un bébé qui s’énerve et semble pleurer pour rien.
En couchant votre chère tête blonde à heure fixe, vous l’aidez à comprendre qu’il est temps d’entamer sa nuit. Quand votre enfant grandit, vous ajustez évidemment le moment fatidique mais vous gardez cette régularité. Quand l’enfant est en âge de parler, vous pouvez le prévenir: « Dans 10 minutes tu vas te laver les dents et aller dormir. » Evidemment, il ne saisit pas ce que 10 minutes veut dire. En réalité, un enfant ne se situe pas dans le temps avant 8 ans ! Mais en décomptant ainsi, vous le prévenez afin qu’il ne se sente pas pris au dépourvu.
Inventez un rituel du coucher
Bébé a besoin de repères. Et donc d’un rituel qui va s’installer dans le temps. A presque 7 ans, notre fille a toujours son petit rituel, plus souple certes. Il a évolué et est moins contraignant, évidemment. A vous de créer le vôtre avec votre enfant. Il commence au moment de se laver les dents (enfin, quand il en a…). Généralement, on lit une histoire et on fait un câlin. Pourquoi ne pas instaurer un petit jeu avec les peluches ? Faites-lui comprendre qu’il n’est pas seul, qu’il dort avec ses « amis » !
Votre enfant veut la même histoire tous les soirs ? Et alors ! C’est peut-être sa façon à lui de se fixer un cadre et de se rassurer. Inutile d’aller chercher une psychose obsessionnelle là où il n’y en a pas. Il changera d’histoire quand il en aura envie. En attendant, prenez sur vous et lisez donc pour la 348e fois cette superbe histoire de Winnie l’ourson. C’est son moment, il décide.
Le rituel du coucher, c’est dans sa chambre. Pas dans le salon, pas dans celle de maman et papa. Mais pour cela, il faut que sa chambre constitue un endroit accueillant et perçu positivement. On ne se sert donc pas de cette pièce comme d’un lieu de punition ! Quand votre enfant fait une bêtise, la maison ne manque pas de coins où le consigner. On n’enferme pas un petit dans sa chambre quand il a déjà du mal à s’endormir. Sinon elle est perçue comme un lieu de sanction, et le coucher comme une punition. « Qu’ai-je fait de mal pour être enfermé dans cet endroit ? », se demandera-t-il au moment de dormir.
Au moment du coucher, soyez ferme !
Etre ferme, ce n’est pas être injuste. Un enfant ne connait pas les limites tant qu’il n’y a pas été confronté. Ne pas lui en donner, c’est le perdre. Comment pourrait-il apprécier ce qu’il a si, pour lui, il peut tout demander ? Au moment du coucher, il n’y a pas de négociation. Ce n’est pas dans 15 minutes, c’est maintenant. Ce n’est pas sur le canapé, c’est dans son lit. Et surtout, on ne prend pas l’enfant à dormir dans le lit parental ! Cet endroit est réservé à la vie de couple avec l’intimité qui le caractérise. D’une manière générale, la chambre des adultes est sanctuarisée : les enfants n’y accèdent que sur invitation.
Un enfant qui s’intercale entre papa et maman en prendra l’habitude. Pour lui, il devient le maître du foyer, celui qui sépare les parents parce qu’il veut les avoir pour lui, à sa disposition. Evidemment, quand un enfant a de la fièvre et est malade, il n’est pas question de le rejeter. Un des parents peut, dans ce cas, céder la place. Et vous savez quoi ? Ces petits ne sont pas idiots, ils comprennent parfaitement le contexte et la nature exceptionnelle de la chose. De même, on peut parfaitement autoriser l’accès au lit pour le câlin du matin, le week-end. Cette mesure exceptionnelle n’en devient que plus savoureuse. Et avouez-le, cela vous plait à vous aussi !
Au coucher, après le rituel, les parents prennent soin de ne pas s’éterniser dans la chambre. Mieux vaut sortir avant que bébé dorme. Sans quoi il prend l’habitude de plonger dans les bas de Morphée avec quelqu’un à ses côtés. L’enfant doit gérer sa peur de la séparation. Et une peur se dompte en y étant confronté. Sinon, en cas de réveil nocturne, il devient incapable de se calmer et de se rendormir seul.
Il est normal que l’enfant ait peur. Pour bébé, s’endormir seul c’est risquer de se retrouver seul au réveil, sans personne. Encore une fois, c’est une situation que nous avons vécue. Dans notre maison, quand notre fille avait 2-3 ans, nous l’avons retrouvée blottie, terrorisée, dans un coin de la chambre, pleurant et tremblant. Pourquoi ? Tout simplement car chez nous la salle de bain est en souplex. Nous étions partis nous doucher et, ne nous voyant ni dans sa chambre, ni sans la nôtre, ni dans la salon, elle a tout simplement cru qu’elle avait été abandonnée… La terreur exprimée nous a littéralement choqués.
Bébé ne gère sa peur de la séparation ni en dormant avec ses parents, ni en ayant un parent à ses côtés dans son lit jusqu’à l’endormissement. Le rituel du coucher ne doit pas durer plus de 10-15 minutes. Il peut évidemment s’assouplir à mesure que l’enfant progresse.
Ne pas intervenir au moindre pleur
Laisser bébé pleurer, ce n’est pas du sadisme. Vous n’êtes pas un mauvais parent parce que vous ne vous précipitez pas dans la chambre au moindre cri. Pendant la période où votre maison ressemble à un champ de bataille, car vous tentez de résoudre les problèmes de sommeil de bébé, il vous faut rester ferme… mais attentionné. Une méthode consiste à laisser pleurer votre petit 5 minutes, puis à aller le voir 5 minutes. Vous le laissez ensuite pleurer 10 minutes à la prochaine crise, et intervenez 5 minutes. Vous avez compris, on attend ensuite 15, puis 20, puis 25 minutes. Le but ? Que votre enfant prenne l’habitude d’être seul.
Certain vont trouver que ça ressemble à une guerre de tranchée. Mais vous ne devez pas culpabiliser. Si vous avez un doute, vérifiez que votre enfant n’a pas de fièvre. Vous êtes à l’écoute de toute situation anormale, mais vous restez campé sur votre position, en respect avec les règles établies.
Le retour à des nuits heureuses
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En appliquant un peu de rigueur et de méthode, vous serez étonné de la vitesse à laquelle votre situation va évoluer. En quelques jours, les repères commencent à être intégrés par votre enfant. Il n’est pas idiot : il sait reconnaître une limite. Et surtout, il voit quand ses parents parlent d’une même voix. Il n’est évidemment pas question de changer les règles chaque soir, il faut s’en tenir à ce qui a été décidé. Cette continuité va vous permettre de retrouver vos soirées en couple. Et ce n’est pas scandaleux. Avoir des enfants ne signifie pas abandonner sa vie à deux. Il y a un temps pour les enfants, pendant lequel vous êtes disponibles pour eux, et un temps pour les parents. Chaque enfant doit le comprendre pour trouver sa position au sein de la famille. Et cette position, ce n’est pas entre les deux papa et maman…
Il ne tient qu’à vous d’aider vos petits, dès le plus jeune âge, à distinguer le jour de la nuit, puis à apprendre à gérer la peur de la séparation, et enfin à comprendre leur place dans la famille.
En savoir plus :
Comprendre les terreurs nocturnes avec Naître et grandir
Le rituel du coucher, selon Parents.fr

Conseils de lecture :
Cet enfant qui ne dort pas ? Pour en finir avec les nuits sans sommeil (Lyliane Nemet-Pier, éditions Albin Michel)
Peur du noir, monstres et cauchemar. Comment rassurer votre enfant (Lyliane Nemet-Pier et Françoise Devillers, éditions Albin Michel)
Bonjour,
Nous recherchons évidemment des suggestions pour aider notre fille et surtout nous les parents ‘ pour avoir une bonne nuit de sommeil’.
Nous avons une petite cocotte de 2 ans presque 1/2 qui ..avant allait se coucher d’elle même sans problème ( des nuits de 19:30 à 5:30/6:00 )
Depuis 1 semaine 1/2 elle ne veut plus dormir, c’est la crise, les hurlements .. le bacon quoi !
Nous avons l’habitude de donner le bain de se coller avec le lait .. nous avons instaurer l’histoire et quand vient le moment de dire bonne nuit et bien elle ne veut pas dormir. Parfois on s’endort au près d’elle sinon elle s’endort d’elle même. Mais depuis c’est la même routine à 1h du matin elle ne veut plus dormir non plus ..
On est vidé bien évidemment et on cherche des suggestions qui nous aiderait à passer au travers .. cette passe !
Ici on a essayé la Veilleuse qui change de couleurs .. on a pensé à un toutou 1kg réconfort mais on a aucune idée si c’est l’idéal.. on prend un guess ou non…
Merci de votre écoute x
Bonjour,
C’est l’âge qui veut cela, nous y sommes passés aussi ! Pour le coup il faut se montrer gentil, mais ferme. Lui expliquer que sa place est dans son lit. Papa et maman dorment dans leur lit, elle doit dormir dans le sien. Pas d’endormissement sur le canapé ni dans le lit conjugal ! Quand elle sort du lit, il faut la reconduire gentiment mais fermement. Instaurer une routine du coucher c’est bien. Elle ne doit pas prendre plus de 20 minutes.
Vous pouvez préparer le terrain en annonçant : « Maintenant on va laver les dents, ensuite tu iras aux toilettes, puis au lit et on lira une histoire. » La routine doit rester la même tous les jours. Si elle pleure, vous pouvez la première fois y aller tout de suite, lui faire un câlin, mais quittez la chambre AVANT qu’elle ne dorme pour ne pas l’habituer à ce qu’elle sombre dans le sommeil près d’un parent. Si elle repleure, vous attendez 2 minutes. La fois d’après 5. Puis 10. Etc.
C’est difficile, c’est une véritable guerre de positions mais ce n’est pas méchant de la part des parents. A éviter aussi, si elle a peur de sa chambre, c’est de s’en servir comme lieu de punition. Par exemple, pendant cette phase, le fameux « Va dans ta chambre! » après une bêtise doit être évité. Au contraire, il faut rendre la chambre accueillante, un lieu où elle est bien.
La veilleuse peut être une idée. Celles à LED sont bien car elles ne chauffent pas du coup elle peut faire ce qu’elle veut, même dormir avec.
Bon courage, pour l’avoir vécu je sais la fatigue que cela représente.