Je ne veux pas allaiter, dois-je vraiment culpabiliser ?

La décision du gouvernement de rendre 11 vaccins obligatoires relance le débat sur cette pratique médicale qui provoque une véritable défiance en France. Du coup, l’allaitement et ses bienfaits sont remis en avant par ses défenseurs. Mais voilà, vous avez choisi le biberon…

« Le lait maternelle est le premier vaccin du nouveau né », c’est ce qu’annonce l’Unicef dans un rapport publié en août 2016. C’est vrai, encore faut-il tout lire et ne pas sortir la phrase de son contexte. Car elle est utilisée, réutilisée, y compris par des médecins. Je me souviens notamment l’avoir entendue au volant, un matin, en écoutant France Info justement après l’annonce du gouvernement de rendre obligatoire 11 vaccins en France.

Il n’est pas question de remettre en cause ce que peuvent dire des spécialistes, je ne suis pas médecin et ne dispose pas du bagage pour le faire. Mais il convient de relativiser, de bien s’informer et surtout de sortir du sentiment de culpabilisation que vous ressentez quand, effarés, votre entourage, les sages-femmes, les médecins, les Internautes sur vos forums préférés apprennent que vous avez opté pour le biberon…

Les bienfaits de l’allaitement maternel

maman allaitant un bébé au sein

Ne les cachons pas, ils sont réels pour de nombreuses raisons. Evidemment, la mère transmet des anti-corps à l’enfant particulièrement vulnérable après sa naissance. Mais même si vous souhaitez recourir au biberon, rien ne vous empêche de faire téter votre bébé à sa naissance, en salle de travail. Votre premier lait, appelé colostrum, est particulièrement riche en nutriments et en anti-corps. Quand l’Unicef dit « Le lait maternelle est le premier vaccin du nouveau né », l’organisation parle précisément de cette première tétée. Faire croire que le lait maternel remplace les vaccins constitue une dangereuse affirmation dont je laisse la responsabilité à leurs auteurs.

Attention, et nous l’avons vécu, certains personnels médicaux peuvent essayer de vous faire comprendre que c’est entièrement au sein ou rien. On ne mélange pas sein et biberon. C’est évidemment totalement faux. Rien, médicalement, ne vous oblige à trancher.

Evidemment, le contact que bébé a avec votre peau quand il est allaité au sein est bien particulier. La perception qu’il a de votre rythme cardiaque le rassure (il a passé 9 mois dans votre ventre, ne l’oublions pas). Votre odeur, votre respiration, tout cela il en profite quand vous optez pour un allaitement naturel. Cela dit, vous lui donnez le biberon à 10 mètres de distance ?

En 2015, une étude brésilienne a même voulu avancer que l’allaitement maternel rendait plus intelligent. Ses résultats sont fortement contestés. De même pour une étude de 2016 portant sur 180 prématurés, aux Etats-Unis. Là aussi, les résultats ne font pas l’unanimité.

Le poids de la société sur l’allaitement

Comme pour tout, il y a des modes. Le biberon a été vu comme un moyen de libérer la femme de son rôle purement nourricier, de lui rendre le contrôle de son corps. Aujourd’hui, ce choix est pointé du doigt comme étant égoïste. Le plus important, c’est ce mot : « choix ». Vous avez le choix de décider. Votre bébé ressent beaucoup de choses quand il est près de vous, y compris vos émotions. Si vous vivez mal le fait d’allaiter, pensez-vous que cela lui sera vraiment si profitable ?

Si vraiment vous voulez faire profiter votre bébé des bienfaits de votre lait, rien ne vous empêche de le tirer. Il suffit de se renseigner en pharmacie ! Cela a en plus l’avantage de vous dispenser du coût non négligeable des boîtes de lait industrielles…

Le biberon a aussi des avantages !

Chez nous, le biberon a aussi répondu à une envie bien particulière : que maman ne soit pas seule à profiter de moments intenses et précieux avec bébé. Grâce à lui, papa peut participer. Mais aussi les frères ou les sœurs. Cela apporte des moments de tendre complicité.

papa, maman et bébé

Aujourd’hui, les pédiatres et psychologues tendent à recommander l’allaitement à la demande. Il est vrai que le biberon permet de mieux contrôler ce que prend bébé et tend donc à le « régler » sur des heures. Le lait industriel est aussi plus lourd à digérer. Même sans forcément rechercher cet effet, nous avons constaté qu’en laissant nos petits se réveiller et demander d’eux-mêmes leur premier biberon de la journée, ils tendaient ensuite à conserver un écart similaire entre les prises. Toutefois, il ne faut évidemment pas opter pour le biberon dans la seule intention d’imposer un rythme de tétée !

Déculpabilisez et assumez !

Ce qui est important, c’est que bébé soit aimé, choyé et bien traité. Qu’il soit nourri à sa faim et ne souffre pas de violence. Qu’il vive dans un cadre familial sain et harmonieux avec des parents qui l’aiment et qui s’aiment. Cela parait complètement cliché de dire cela. Mais sans entrer dans la caricature, le nourrir au sein dans une famille où papa boit et est violent, ce n’est pas forcément mieux qu’un biberon pris dans l’harmonie.
Quel que soit votre choix, il vous appartient. Assumez-le sans laisser personne vous juger. Je ne veux pas allaiter, dois-je vraiment culpabiliser ? Non !

En savoir plus

Une réponse sur “Je ne veux pas allaiter, dois-je vraiment culpabiliser ?”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *